La femme…L’être du sens


Adeeb Kamal Ad-Deen

 

أنثى المعنى

شعر: أديب كمال الدين

ترجمتها الى الفرنسية : آسية السخيري

 

( 1 )

Le B a la forme de la femme,
La forme du secret et du tumulte des pluies
Le B est un phare
(
Je sors de la vieillesse de ma tête
Dans le miroir
Pour capturer
Le poète qui m’habite
Je le fais asseoir à mon coté à minuit,
Je l’enterre du froid d’un hiver glacé
Le B pénètre dans l’étendue de l’acte
L’herbe abonde et le dattier l’enlace
Ne cède pas ! Eh le palmier !
Le cœur entre tes mains est rigide
La faim est vigoureuse
Et les pluies bloquent la maison des indécents

( 2 )

Le B est une beauté sauvage
Le B est la nuit sans pupilles ni étoiles
Le B est un lit encombré de raison et du sens
(
Je sors de la vieillesse de mon cœur
Et je contemple la lettre de l’aube et celle de Dieu
Je vois mon visage troublé se rider,
Et les mots, la vérité,
Me menacer du malheur
Le moi et le B s’entrelacent aujourd’hui
Des branches qui luisent (rayonnent) de faim,
Les fruits dans l’ouragan
Se murmurent des mots noirs
Ni amour, ni même un brin d’amour
Un corps qui périt à cause de la réclamation
Du corps de vipère
Les pluies envahissent la cour et la rue

( 3 )

Le B : La mer est lointaine :
Un tapis des nuances confuses et d’oiseaux
Le B : un désert qui s’étend ici,
Surprise pour le fuyant
Pas de nuit sauf celle du non-voyant
Et l’aube accroupissant à distance
Le noir maître de notre convocation
Et le vert est interloqué
(
Je fais sortir mes remèdes de ma vieillesse
Combien de mers nous séparent ?
Combien de miroirs ?
Combien d’années
Notre vieillesse a t’elle capturé sur nos dos ?
Combien de langues s’étaient tues
Au milieu de l’acte acteur
Et l’étoile la plus enflammée n’y est que La négation
Qualités de l’amoureux
Les yeux du chat, l’aile du moineau ?)

( 4 )

Le B une invocation secrète
J’ai fait habiter ses issues dans mon cœur
Jusqu’à ce que le cœur meurt dans l’ampleur du B
Et le B à la forme de l’eau
(
Je fais sortir du livret de mes années
Sept lettres pour toi
Et je vais les envoyer après les funérailles
Et la démolition du miroir
Aux oiseaux
Au phoque, à l’enfant égaré
Au chat assoupi, à la vipère
Au dattier, au …au ….
Je hurle quelques instants de colère
Puis je me dissipe dans mon tombeau parmi les pluies)
Et nous pénétrons dans l’étendue de l’acte
Et celle du tombeau
Le tombeau est pur comme l’est l’amour
Et l’amour est un dieu sous forme
De crânes dispersées dans la glaise

( 5 )

Le B à la forme d’un A horrifié
La forme d’un T qui s’étend dans le rien,
La forme du J fou du paradis et du djinn
Et il a le P de mes peines,
Et celui de mes prières et de mes promesses,
Il a aussi le N de ma nostalgie,
Le E de mon envie,
Le O de mes oiseaux,
Le I de mon invocation
Et le B a la raison du K dans Kamel
Et la même sève qui circule dans les vaisseaux du L
il a l’arc du C rouge
Et le grand D du créateur.

( 6 )

Le B, une invocation
Que personne autre que moi ne comprend
Et mes mensonges mélodieux (harmonieux(
Et le B est figure des pluies
Envahit le monde et apporte le déluge
(
Je fais sortir mes lettres de ma nudité,
Un vieux, avec les cheveux blancs
Pour être surpris par le B
Je tends la main au revolver de ma frayeur
Et je le vise au miroir
Puis je tire avec un calme aveugle
Et je meurs.

 


 

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